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samedi 5 janvier 2008

Une femme de ressources

Vu sur lexpress.mu le 03/01/08


Depuis que son époux a été élu maire de Tananarive, Mialy, qui l’épaule en affaires, cumule les rôles : épouse d’un homme public, mère de famille et gérante de leurs sociétés. Comment les concilier tous ? L’intéressée a sa petite idée...

Le succès de l’homme d’affaires Andry Rajoelina, candidat de l’association Tanora Malagasy Vanona (Les jeunes Malgaches décident), élu aux communales, et le poste de premier magistrat de la ville de Tananarive qu’il occupe depuis la mi-décembre, ne sont pas monté à la tête de sa jolie épouse, qui n’a que 30 ans.

En vacances en famille pendant quelques jours à Maurice, Mialy, élégamment vêtue d’une robe dos nu en lin blanc et discrètement maquillée, n’hésite pas à laisser mari et enfants derrière pour évoquer avec nous – et en toute simplicité – la vie qu’elle partage depuis sept ans avec Andry Rajoelina.

En réalité, ils se connaissent depuis ses 17 ans. Avec humour, elle ajoute : «Il m’a presque prise au berceau.» Mialy, une native de Tananarive, est issue d’une famille plutôt aisée. A l’école, sa prédisposition pour les chiffres l’oriente vers un baccalauréat de gestion. Pourtant, à aucun moment, elle n’envisage de travailler avec sa mère, chimiste de profession, et qui possède sa propre entreprise de produits chimiques. Elle précise qu’elles ne sont pas faites pour travailler ensemble, ayant chacune leur propre caractère. «Et puis, je suis très carrée dans mon travail. Si je sens que je ne vais pas y arriver, je ne le ferai pas. Je ne prends pas de risques inconsidérés.»

En fait, elle rêve d’avoir sa propre entreprise. Mais pour cela, il faut «du bagage pour évoluer.» Son bac obtenu, Mialy s’envole pour Paris pour effectuer des études supérieures. Pendant cinq ans, elle étudiera la finance et la comptabilité pour obtenir l’équivalent d’une maîtrise au Conservatoire national des arts et métiers, une institution privée.

Les deux premières années, elle habite chez ses tantes maternelles avant de prendre son particulier. Mais tous les ans, elle retourne en vacances à Madagascar. Elle avoue que la première année en France est la plus difficile. «A Madagascar, on est très entouré par la famille et les amis. En France, il faut être vraiment autonome, ne compter que sur soi. Mais c’est utile car cela m’a donné plus d’assurance en moi et davantage d’autonomie. Cela m’a boostée, m’a fait grandir.»

«On a beau
connaître les
réalités de sa
ville, mais (...) il
suffit d’aller
200 mètres plus
loin pour voir
une autre forme
de vie : la
famine, l’absence
d’eau, d’électricité.
C’est vraiment
la misère.»


Une fois ses études terminées, la demande en mariage d’Andry la pousse à rentrer au pays. Dans l’événementiel par passion, Andry est, professionnellement, dans la location de panneaux d’affichages et l’impression numérique grand format avec sa société INJET. Société qui dessert tout le pays.

N’étant pas femme à se croiser les bras, Mialy prête main-forte à Andry. L’objectif étant d’élargir le parc des panneaux d’affichages publicitaires.

En 2001, ils rachètent DOMA PUB, société d’affichage publicitaire localisée à Tananarive. Mialy en est la gérante alors que son mari s’occupe d’INJET. Ils disposent d’un total de 250 panneaux. Accro au travail malgré ses trois enfants – Arena, six ans, Ilonstoa, trois ans, et une petite fille, Andrialy, contraction du prénom de son mari et du sien –, elle avoue qu’ils ont tous deux la même vision, «qui est de donner le meilleur de nous et essayer de toujours faire plus.»

Les Rajoelina ont des concurrents à Tananarive, et même sur l’ensemble du territoire malgache. Mais la qualité du travail et la rapidité d’exécution fait souvent la différence. Et, ajoute Mialy, ils entretiennent des rapports étroits avec leur clientèle, en essayant de s’adapter à chacun.

La politique a toujours passionné Andry. Mialy le sait. Il a d’ailleurs sérieusement pensé à se présenter aux communales en 2003. Mais il n’était pas prêt moralement. «Moi non plus, je n’étais pas prête. J’étais tellement jeune. En plus, j’étais en voie de famille et tout aller reposer sur moi. Nous en avons longuement discuté et avons bien étudié la question. Il a décidé d’attendre.»

Soutien permanent

La patience a été payante. Andry, qui s’est présenté aux communales de décembre 2007, a été élu et officialisé maire. Apprécie-t-elle le fait que son mari soit un politicien ? Mialy réplique que la politique a «toujours fait partie de ses ambitions. Ce n’est pas mon rôle de lui barrer la route. Si je peux lui apporter quelque chose, c’est lui permettre de réaliser son rêve.»

Pour Mialy, le soutien n’est pas un vain mot. Elle a accompagné son mari tout au long de la campagne électorale qui a duré trois mois. «J’ai été de toutes les réunions publiques, de tous les porte-à-porte. Je l’ai accompagné partout, visité les quartiers avec lui, rencontré les personnes de toutes les couches sociales.»

Ce qui l’a le plus touchée, c’est de découvrir l’ampleur de la pauvreté à Tananarive. «On a beau connaître les réalités de sa ville, mais quand on descend sur le terrain, c’est autre chose. Il suffit d’aller 200 mètres plus loin pour voir une autre forme de vie : la famine, l’absence d’eau, d’électricité. C’est vraiment la misère.»

Une situation intenable, causée, selon Mialy, par une «accumulation de facteurs ayant mené la population à la misère. Le taux de chômage est énorme et la plupart des enfants ne sont pas instruits. Ils vivent et grandissent dans la rue. Ce seront de futurs incultes si personne ne prend soin d’eux. Et la majorité de la population malgache est très jeune et continue de grandir car elle n’est pas éduquée en planning familial. C’est vraiment un constat accablant. L’idéal serait d’avoir une baguette magique.»

Mialy est persuadée que son mari va appliquer son programme de redressement pour Tananarive. «Je le connais. Il est déterminé. Il a quatre ans pour réaliser son programme et il va le faire.» Et elle va l’épauler. «Je le suivrai de près. J’en ai fait une affaire personnelle. Cela fait partie de notre contrat (rires).»

Craintes

Pourtant, cette transition de l’anonymat à la vie publique ne se fait pas sans craintes. La jeune femme se fait du souci principalement par rapport à sa famille. Elle avoue également que son mari a déjà reçu des menaces verbales. «On a toujours peur quelque part», dit-elle calmement. Mais s’il y a bien une chose à laquelle Mialy ne s’est toujours pas faite, c’est la présence des gardes du corps.

Pour pouvoir mieux assumer son rôle de mère et d’épouse du maire de Tananarive, Mialy est en quête de trois personnes à qui elle confierait la gestion des trois sociétés leur appartenant, la dernière en date, VIVA, chaîne de télévision et de radio consacrée au divertissement et à l’événementiel, ayant été rachetée par les Rajoelina en mai dernier.

«Je suis en pourparlers et en tractation avec trois gérants éventuels. Ce n’est pas évident de trouver des gens. Ils hésitent un peu et je dois leur expliquer que la politique d’Andry et nos sociétés sont deux choses séparées. Je crois être sur la bonne voie.»

A quoi se consacrera-t-elle si elle ne gère plus directement les sociétés ? Mialy réplique qu’elle supervisera leur gestion mais que sa priorité demeure sa famille. «Je veux avoir du temps pour m’occuper de nos enfants et du temps pour moi…


Marie-Annick SAVRIPÈNE




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