Quand le président Ravalomanana perd de sa dignité

Vu sur Madagate.com le 09/12/07

« Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude », aimait à déclarer l’ancien Président. Il doit, actuellement, rire sous cape en sachant que ce qu’il a fait à son tombeur, ce dernier l’applique au candidat à la mairie d’Antananarivo, Andry Rajoelina alias Andry Tgv. Pressions de toute sorte, menaces, utilisation des moyens administratifs, racolage des gens pour les transporter dans des bus en les payant pour aller voir un concert… gratuit ; jet de grenade (l’horreur !) ; monopolisation des médias publics où Andry Tgv est formellement interdit ; campagne de dénigrement à outrance à travers des articles écrits par des scribouillards qui déshonorent la profession même de journaliste. Mais rien n’y a fait, Andry Rajoelina et son association Tanora malaGasy Vonona ont fait le plein à Antsonjombe, ce samadi 8 décembre 2007.
...C’est triste et malheureux de la part d’un homme qui prônait la Vérité et la Sainteté (« Fahamarinana sy Fahamasinana »), porté au pouvoir par un peuple avide de vrai changement, que de se rabaisser de la sorte. Certes, l’enjeu est énorme. Mais pour qui ? En tout cas, pas pour la population qui s’est sentie de plus en plus infantilisée. Pourquoi ne pas avoir gardé sa place de président de tous les Malgaches ? Surtout après son magnifique discours, lors de la clôture du « Dialogue » qu’il a lui-même initié ? « (…) Soyez de vrais leaders, mais pas de faux leaders. Les vrais leaders aident les gens à faire face aux vrais problèmes. Les faux leaders cherchent à se faire remarquer au lieu d’aider leurs communautés ». Ah bon ? J’ajouterai alors : Les vrais leaders guident les gens mais ne les poussent pas dans le vide d’un développement de façade. Les faux leaders ne se targuent pas de les juger sur des réalisations que le président de tous les Malgaches lui apportait sur un plateau d’argent. Seuls les idiots peuvent se convaincre qu’en neuf mois, Hery Rafalimanana a réussi à pondre lui-même le projet « Espace vert »

En ce seul samedi 8 décembre 2007, le président Marc Ravalomanana a perdu de sa dignité...
Jeannot Ramambazafy