lundi 14 janvier 2008
Le Fokontany déconcentré, l’exception Antananarivo
Vu sur aody.mg le 14/01/08
Une décision prise en conseil de ministres vient de changer complètement l’exercice du pouvoir dans la capitale. Désormais, c’est le Préfet de police d’Antananarivo qui désigne les chefs de fokontany, sur proposition des chefs de districts. C’est un changement presque radical qui se justifierait par le caractère spécifique de la ville des mille.
Révolu donc le temps où les 192 fokontany ont été désignés sur proposition des délégués au maire. Une telle mutation aurait été malvenue en milieu rural puisque à première vue, elle place la plus petite des collectivités dans la lignée de la déconcentration administrative. Or, la volonté politique de l’Etat n’est-elle pas de faire des chefs de fokontany un pilier du développement.
Dans la commune urbaine d’Antananarivo, le contexte est totalement différent. Le fokontany n’est pas en mesure d’apporter des actions de développement pour la simple raison que cela nécessiterait des moyens hors de sa portée. Il est donc judicieux de redéfinir ses priorités à Antananarivo, en leur assignant un rôle de service déconcentré aux administrés.
Ce qui ne veut pas dire que le maire d’Antananarivo perdra toute autorité sur les chefs de fokontany. Ces derniers ne sont pas non plus des obstacles ou des opposants aux actions de la commune. En tout cas, cette réforme prive Andry Rajoelina d’une occasion de se débarrasser des chefs fokontany qui ne lui ont pas fait de cadeau – l’accès à la liste électorale – lors de la course aux élections communales. Il imagine mal que ceux-ci puissent travailler en concordance avec le maire, avouant être déçu de la décision prise en haut lieu.
S’il en est ainsi, le maire d’Antananarivo doit avoir une vision globale de son plan de développement. De leur côté, les chefs de Fokontany pourraient entreprendre des petits projets à leur niveau. Si la commune ne leur tend pas les bras sur ce point, la région est susceptible d’intervenir notamment dans la construction ou la réhabilitation d’infrastructures économiques et sociales.
Quel est le vrai enjeu de cette réforme. Y a-t-il une « volonté d’intimidation » ou une manœuvre visant à affaiblir le pouvoir du maire de la capitale. C’est avant tout une décision administrative. Cette dernière modifie le fonctionnement d’une commune qui a des spécificités par rapport à l’ensemble. C’est avec les îles de Nosy-Be et de Sainte-marie que le gouvernement a commencé à mettre en exergue ces caractéristiques particulières qui distinguent une collectivité.
A Antananarivo, Andry Rajoelina n’a presque rien perdu en tant que maire. Par contre, l’organisation Tanora malaGasy Vonona subit un coup d’arrêt. Le TGV passera dans les fokontany mais il n’y aura pas un chef de gare. L’enjeu est double : avoir la mainmise sur les activités administrative dont l’organisation des élections, d’une part, disposer d’un porte-parole auprès de la population d’autre part. Le TGV est pour le moment dépassé par les événements. Le trajet va durer quatre ans, de quoi rattraper un retard si la vitesse y est vraiment.
RP.
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