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mardi 8 avril 2008

Les boucheries désinfectées


Lu sur L'Express de Madagascar le 08/04/2008, par Fanja Saholiarisoa

La commune d’Antananarivo a procédé, hier, au nettoyage général des boucheries d’Analakely. Depuis 15 jours, une grande opération d’assainissement est menée sur tous les marchés de la capitale.


Opération boucheries propres hier au marché d'Analakely. Une armée d'agents municipaux, de pompiers et toute l'équipe du Bureau municipal d'hygiène (BMH) débarque dans les pavillons historiques de l'ancien Zoma et procède à une désinfection et un nettoyage général des boucheries.
Les puissants jets d'eau des pompiers et les produits desinfectants redonnent confiance en la viande des marchés dans une conjoncture marquée par la maladie qui frappe actuellement le cheptel bovin. Les bouchers prêtent activement la main à l'opération.
La cowdriose et l'arbovirose ont fait chuter leur clientèle. Hier, des tonnes d'ordures ont été extirpées des coins et recoins des échoppes. «La participation active des bouchers est un signe encourageant pour une politique de rehabilitation de leur métier. Beaucoup nous ont approchés pour faire part de leurs besoins et de leurs suggestions », explique Dr Hajatiana Raharinandrasana, directeur du Bureau municipal d'hygiène (BMH).
La grande campagne d'assainissement menée par la commune de Tana depuis 15 jours prendra fin aujourd'hui au niveau des boucheries d'Anosibe. La suite sera la remise aux normes: carrelage, matériel frigorifique, tablier et calot pour les bouchers, entre autres dispositions sur le contrôle et la surveillance.
L'opération menée par la commune est une première de grande envergure depuis l'interruption du nettoyage systématique des marchés il y a une vingtaine d'années. La municipalité a pris le taureau par les cornes depuis l'alerte à la cowdriose et, surtout, les premiers morts pour consommation de viande infectée.
Vaches grasses
Presque toutes les boucheries de la capitale sont insalubres. Les bouchers le reconnaissent et se déclarent prêts à suivre les directives de la municipalité. « Nous voulons à tout prix que la situation change. Notre commerce a beaucoup souffert de cette crise, autant accepter de nouvelles démarches qui protégent notre métier», précise Kotonirina, un boucher bien connu d'Analakely.
Toutes les boucheries de la capitale ont montré les mêmes bonnes dispositions. Les étals d' Andravoahangy, d'Analamahitsy, de Besarety, d'Androndra, d'Ambanidia, ou de Mahamasina auraient renoué avec la période des vaches grasses et retrouvé leur clientèle. «Nous comptons développer la stratégie de concertation», note le responsable du BMH.
«L'État et la commune étudieront la faisabilité des projets au vu des doléances et des suggestions des bouchers». L'opération s'achèvera ce jour au niveau des boucheries d'Anosibe. La banlieue s'engage dans la même démarche. «Les contrôles durant l'abattage des boeufs seront renforcés. Nous appelons dans ce cas une meilleure intervention des vétérinaires et des inspecteurs de viande», souligne le maire de la commune rurale de Fenoarivo qui, depuis quelque temps, reçoit dans son hôpital des malades qui inquiètent ses concitoyens.

Encadré
Les boucheries sous haute surveillance

La détection du premier cas de maladie bovine a rendu difficile le métier du boucher. Il est, dorénavant, soumis à de strictes conditions. Les nouvelles normes qu'exigent les ministères de tutelle l'obligent à revoir la gestion de sa boucherie. En même temps, les contrôles sont renforcés depuis les lieux d'abattage jusqu'aux étals. Des agents du ministère de la Santé viennent en renfort aux vétérinaires pour assurer le suivi et les contre-visites dans toutes les boucheries. Les autorités exigent l'estampillage en tant que marque d'hygiène et de reconnaissance des produits propres à la consommation.

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